Numéro |
Cah. Myol.
Numéro 17, Juin 2018
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Page(s) | 47 - 48 | |
Section | JSFM 2017 / The 15th french society of myology annual meeting 2017 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/myolog/201817015 | |
Publié en ligne | 6 juin 2018 |
Session Posters Flash / Posters Flash Session
La génétique des précurseurs du tendon lors du développement de la patte chez la drosophile
Genetic characterization of tendon precursors during early development of Drosophila leg
Génétique Reproduction et Développement (GReD), Institut National de la Santé et delaRecherche Médicale U1103, Centre National de la Recherche Scientifique UMR6293, Université Clermont-Auvergne, France
* Contact quentin.laurichesse@uca.fr
Les tendons représentent un tissu de soutien transmettant la force générée par la contraction musculaire au squelette (ou exosquelette), permettant ainsi le maintien et le mouvement du corps. Contrairement au processus de myogenèse, les mécanismes génétiques et moléculaires permettant la spécification et la différenciation des cellules des tendons restent encore mal connus. Chez la drosophile, le développement coordoné des précurseurs de tendon et de muscle de la patte aboutit à la formation d’un système musculo-tendineux complexe [1]. Ce système présente certaines similitudes architecturales avec celui des membres de la souris suggérant que des mécanismes développementaux similaires aient pu être utilisés au cours de l’évolution ( Figure 1 ). Cette hypothèse est aussi sous-tendue par l’identification de gènes orthologues impliqués dans le développement des tendons (egr/stripe) et des muscles (Ibx/ladybird) appendiculaires chez la drosophile et les vertébrés.
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Figure 1 Architecture myo-tendineuse de la patte de drosophile (A) et d’un membre de souris (B). A. Système myo-tendineux d’une patte de Drosophila melanogaster révélée aumicroscope confocal. Lesmuscles multifibrillaires (rouge) s’organisent autour de longs tendons internes (vert) (voir [4]). B. Image confocale d’une patte de souris permettant de visualiser les muscles (rouge), les tendons (vert) et le système nerveux (bleu), extrait de l’atlas du laboratoire de G. Kardon. |
Notre projet s’intéresse au programme génétique contrôlant la différenciation des précurseurs de tendons appendiculaires de la drosophile. Une approche cellule-spécifique a permis d’isoler ces précurseurs et de séquencer leurs ARN. Ce travail a permis l’identification d’environ 900 gènes dont les transcrits sont spécifiquement enrichis dans les précurseurs de tendon. Parmi eux, 67 codent des facteurs de transcription (FTs) connus pour être impliqués dans le développement des tendons (Sr, Dei…) et d’autres gènes dont le rôle reste encore à définir. Pour évaluer l’implication de ces derniers, nous avons réalisé un crible de ces gènes, par expression d’ARN interférents spécifquement dans les précurseurs de tendon, basé sur la létalité et la locomotion des individus [2] ( Figure 2). Les résultats obtenus ont permis de confirmer l’implication de 12 gènes candidats. Parmi ces derniers, on retrouve un FT également enrichi dans deux analyses transcriptomi- ques issues des tendons de souris [3] sans pour autant que son rôle n’ait été élucidé.
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Figure 2 Crible parARN interfèrent in vivo dirigé contre les facteurs de transcription identifiés par séquençage des ARN des précurseurs de tendons appendiculaires. Exemples de résultats du crible « perte de fonction » selon des critères de létalité (A) ou de défaut de locomotion (B). Pour chaque croisement, la létalité a été comparée à deux contrôles négatifs (ARNi dirigé contre mcherry et twist) et plusieurs contrôles positifs (Tsp, sr et how). Le test de locomotion a été réalisé avec les mouches ayant survécu selon un protocole adapté du « RING assay » (Rapid Itérative Négative Geotaxis, Gargano et a!., 2005). Le défautde mobilité des mouches est déterminé en fonction de la proportion d’individus incapablesde dépasserune hauteur limite définie dans le tube d’expérimentation. Un candidatest considéré comme positif si plus de 65 % des individus ne sont pas capables de dépasser cette hauteur après un délai de 5s. |
Liens d’intérêt
Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt concernant les données publiées dans cet article.
Références
- Soler C, Laddada L, Jagla K. Coordinated developmentofmuscles and tendon-like structures: early interactions in the Drosophila leg. Front Physiol 2016; 7: 22. doi: 10.3389/fphys.2016.00022. eCollection 2016. [CrossRef] [PubMed] [Google Scholar]
- Gargano JW, Martin I, Bhandari P, Grotewiel MS. Rapid iterative negative geotaxis (RING): a new method for assessing age- related locomotor decline in Drosophila. Exp Gerontol 2005; 40: 386–95. [CrossRef] [PubMed] [Google Scholar]
- Liu H, Xu J, Liu CF, etal. Whole transcriptome expression profiling of mouse limb tendon development by using RNA-seq. J Orthop Res 2015; 33: 840–8. [CrossRef] [PubMed] [Google Scholar]
- Soler C, Daczewska M, Da Ponte JP, et al. Coordinated development of muscles and tendons of the Drosophila leg. Development 2004; 131: 6041–51. [CrossRef] [PubMed] [Google Scholar]
© Q. Laurichesse et al., publié par EDP Sciences, 2018
Cet article est distribué sous licence « Creative Commons » : http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/deed.fr/, permettant une ré-utilisation du contenu sans restriction à condition de mentionner clairement la source.
Liste des figures
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Figure 1 Architecture myo-tendineuse de la patte de drosophile (A) et d’un membre de souris (B). A. Système myo-tendineux d’une patte de Drosophila melanogaster révélée aumicroscope confocal. Lesmuscles multifibrillaires (rouge) s’organisent autour de longs tendons internes (vert) (voir [4]). B. Image confocale d’une patte de souris permettant de visualiser les muscles (rouge), les tendons (vert) et le système nerveux (bleu), extrait de l’atlas du laboratoire de G. Kardon. |
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Figure 2 Crible parARN interfèrent in vivo dirigé contre les facteurs de transcription identifiés par séquençage des ARN des précurseurs de tendons appendiculaires. Exemples de résultats du crible « perte de fonction » selon des critères de létalité (A) ou de défaut de locomotion (B). Pour chaque croisement, la létalité a été comparée à deux contrôles négatifs (ARNi dirigé contre mcherry et twist) et plusieurs contrôles positifs (Tsp, sr et how). Le test de locomotion a été réalisé avec les mouches ayant survécu selon un protocole adapté du « RING assay » (Rapid Itérative Négative Geotaxis, Gargano et a!., 2005). Le défautde mobilité des mouches est déterminé en fonction de la proportion d’individus incapablesde dépasserune hauteur limite définie dans le tube d’expérimentation. Un candidatest considéré comme positif si plus de 65 % des individus ne sont pas capables de dépasser cette hauteur après un délai de 5s. |
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